lundi 29 janvier 2007

BIOGRAPHIE

Né de parents fléchois en 1928 dans les Deux-Sèvres, vit et travaille à La Flèche depuis 1964.
Dessinateur, peintre, sculpteur, "ingénieux constructeur", d’une créativité débordante, fasciné par l’absurde, doté d’un humour parfois ravageur.
Artiste reconnu et honoré, il a exposé dans des lieux prestigieux en France, en Suisse, à Londres, à New York.
Présent dans plusieurs musées, il est fréquemment cité dans des ouvrages consacrés à l’art "Brut" ou "Hors Normes", mais l'artiste se révèle inclassable et réfractaire aux étiquettes.François Monchâtre fait du Monchâtre !

"Cocasses sont les machines, inquiétants les dessins, mais silencieux, discret et paisible l'homme qui les engendre ; comme détaché en sorte de l'œuvre sur laquelle il pose, comme n'importe lequel d'entre nous, un regard étonné en toute innocence et quiétude. François Monchâtre aime le travail bien fait, "les trucs qui ne servent à rien" et par dessus tout la liberté qui consiste à "ne pas se faire casser les pieds". (…) Cet artiste est un indépendant qui sans renier ses parentés doit tout autant, de son propre aveu, à Chaplin ou à Buster Keaton et ajouterais-je à Sternberg, Topor et Gourmelin pour son humour féroce de la période des "Crétins".On peut en effet distinguer deux grandes tendances dans l'œuvre de Monchâtre : la veine poétique (…) et la tendance agressive (…)
La tendance poétique (…) s'exprime dans ces machines fascinantes d'ingéniosité, de précision dans le détail (…) logiques et surréalistes et d'autant plus admirables qu'elles ne servent strictement à rien si ce n'est à faire rêver tous âges confondus. (…) La fabrique, au terme d'échanges très complexes ne produit rien si ce n'est du non-sens à haut rendement (…) Tous ces objets sont conçus comme des "moyens de propulsion" au service d'un imaginaire poétique. (…)Mais, sous le cocasse, perce la menace. ,les machines ne sont pas innocentes, elles ont digéré l'homme comme ces Auto-motomaboules qui représentent l'agressivité à l'état pur. (…) On débouche … sur l'univers glacé, aseptisé, en noir et blanc des usines-hôpitaux qui préoccupent l'artiste. S'y meut la foule anonyme des clones ou "crétins". (…) Le crétin se propulse dans le sens des flèches. (…) Numérotés, hiérarchisés et soigneusement cloisonnés, les crétins s'organisent parfois autour d'un super-crétin tels dans l'Assemblée où chacun pourra méditer sur l'idéologie adverse.Et là, nous rejoignons un dernier point qui me frappe beaucoup dans l'œuvre de Monchâtre, à savoir son côté théâtral. Un théâtre ni classique, ni bourgeois, mais le théâtre populaire, (…) celui des ombres chinoises ou encore du cinéma muet où des personnages-pantins défilent en tressautant."
Michèle Bordier Nikitine, Musée de Tessé, 1986Drôles de machines ou les bienfaits de l'inutile

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